Allemagne - 10/7/2009 - 3B Conseils - Dans le site de stockage de déchets radioactifs de Asse, en Basse-Saxe, s'écoulent quotidiennement, et depuis 1988, 12.000 litres d'eau saumâtre dans un bassin collecteur, en provenance des montagnes voisines. La majeure partie de cette eau est évacuée jour après jour par un ascenseur de 658 m de profondeur vers la surface. La situation demeure ainsi maîtrisable pour le moment. Cependant, pour Wolfram König, Président de l'Office fédéral pour la radioprotection et la sûreté nucléaire (BfS), elle n'est pas particulièrement rassurante. "Nous ne connaissons pas le chemin qu'emprunte l'eau, ni d'où elle provient". Ainsi, Wolfram König et ses experts ne peuvent pas estimer à quel moment le "pire" pourrait arriver. Il est donc nécessaire d'envisager un engouffrement soudain et conséquent de saumure dans la mine, ce qui constituerait un accident majeur et retentissant. Si le site de stockage de Wolfenbüttel, dans les chambres duquel sont stockés 126.000 fûts dans des conditions non adéquates, était rempli d'eau, l'environnement immédiat de la mine pourrait être fortement pollué à long terme par des nucléides radioactifs à travers la nappe phréatique, et il y aurait vraisemblablement un outrepassement de la valeur limite de radioactivité tolérée. Le Président du BfS estime que la probabilité de ce scénario catastrophe est faible, mais son Office doit s'y préparer. L'objectif premier de toutes les mesures prises pour fermer la mine est ainsi d'assurer un confinement sécurisé des déchets radioactifs vis-à-vis de la biosphère.
Depuis le début de l'année 2009, le puits d'Asse II, officiellement considéré comme un centre de recherche, et ayant servi de facto au stockage de déchets à faible et moyenne activité entre 1967 et 1978, est désormais considéré comme un centre de stockage définitif de déchets radioactifs et dépend donc du droit nucléaire, sous la responsabilité du BfS.
Le BfS a d'abord renforcé la protection contre les radiations : dosimètres et vêtements spéciaux sont désormais obligatoires lors de l'entrée dans la mine. Un inventaire intensif des contenus des fûts stockés est également réalisé. L'ancien exploitant de la mine, le Centre Helmholtz de Munich, a fourni des "inventaires contenant de grosses lacunes, qui n'étaient pas effectués systématiquement, loin de l'état qui serait exigible pour un centre de stockage définitif de déchets nucléaires", selon Wolfram König. Pour la gestion du "pire", le BfS a prévu deux paquets de mesures, annoncées par le Président du BfS le 2 juillet 2009. Le premier doit permettre de réduire la probabilité d'une inondation incontrôlée. Ainsi, les fissures situées entre les chambres de la mine et le sel instable environnant devraient être stabilisées à l'aide de béton. En même temps, en cas d'engouffrement soudain d'eau saumâtre, de gros bassins collecteurs devraient être aménagés et des pompes à haute performance installées. En cas d'échec de ces systèmes, certaines cellules devraient être remplies de béton pour empêcher que des solutions aqueuses mélangées à des déchets radioactifs se propagent dans les montagnes environnantes et ainsi dans la biosphère.
Le BfS part du principe que l'écoulement continu puisse également être contrôlé, si ce ne sont plus 12 mais 200 mètres cubes d'eau qui s'écoulent quotidiennement. "Nous souhaitons pouvoir aussi maîtriser 500 mètres cubes", selon Wolfram König, mais au dessus de ce flux "il n'y aurait plus rien à faire". Les experts préfèrent ne pas se prononcer quant à la probabilité d'occurrence du "pire". "Depuis 1995, le système est stable. Mais le fait qu'une quantité constante d'eau saumâtre pénètre dans la mine pourrait empiriquement signifier qu'il faille bientôt compter sur une irruption brutale et drastique d'eau". Wolfram König ne veut pas propager un vent de panique, mais il ne peut pas promettre une sécurité absolue. "C'est un exercice d'équilibre. Nous ne pouvons offrir aucune garantie pour le respect des seuils limites".
Les mesures ne seraient pas une décision préliminaire à la fermeture de la mine d'Asse, selon Wolfram König. Actuellement, les experts se concertent sur trois options : la récupération des déchets nucléaires ou d'une partie d'entre eux, le déplacement des fûts dans un autre site de la même mine, ou le remplissage des puits par du béton. En août devraient être effectuées des études de faisabilité, et une décision définitive devrait tomber d'ici la fin de l'année.
Article : FRi 3B Conseils
Source : Bulletins électroniques / 3B Conseils
Photo : The Federal Office for Radiation Protection
vendredi 10 juillet 2009
Allemagne : Sécurisation de la mine d'Asse II pour protéger de la radioactivité
Publié par Brigitte Bornemann - directrice des publications 0 commentaires
jeudi 9 juillet 2009
Désarmement nucléaire : Obama et Medvedev signent un accord
Moscou (Russie) - 9/7/2009 - 3B Conseils - Malgré quelques points de divergences, notamment le bouclier antimissiles américain, les deux présidents se sont montrés soucieux de relancer les relations entre les deux pays. «Un compromis raisonnable», selon les deux présidents. Barack Obama et Dmitri Medvedev ont signé lundi un accord préalable de désarmement nucléaire contenant des objectifs chiffrés de réduction de leurs arsenaux, mettant ainsi en oeuvre le réchauffement des relations entre les deux pays. «Les problèmes entre les USA et la Russie sont nombreux, impressionnants, mais nous avons la volonté de les examiner de façon constructive et pragmatique», a expliqué le président russe.
«Nous devons atteindre un niveau de coopération digne du XXIe siècle», a déclaré Dmitri Medvedev, tandis que Barack Obama a de son côté estimé que ces «pourparlers sont un premier pas important dans le processus d'intensification de la coopération qui doit profiter à nos deux Etats. Si nos deux Etats gagnent, tout le monde gagnera».
Les deux présidents sont ainsi convenus d'abaisser à 1.500 (pour les USA) et à 1.675 (pour la Russie) le nombre de têtes nucléaires, contre respectivement 2.200 et 2.790 actuellement, selon le Bulletin des scientifiques.
Le mémorandum prévoit également la réduction du nombre de vecteurs nucléaires (des missiles intercontinentaux, embarqués à bord de sous-marins et de bombardiers stratégiques). La nouvelle fourchette se situera entre 500 (USA) et 1.100 (Russie) vecteurs, contre 1.600 chacun actuellement. Des réductions qui interviendront dans les sept ans suivant l'entrée en vigueur de l'accord, a précisé Washington.
Sur la base de cet accord préalable, les négociateurs russes et américains vont poursuivre leurs discussions afin d'aboutir à la conclusion d'un nouveau traité, qui doit remplacer le traité historique START-1 (signé en 1991), arrivant à échéance le 5 décembre prochain.
Washington souhaite stopper la prolifération des armes nucléaires, mais le monde n'assistera pas à leur disparition avant longtemps, a déclaré le président américain Barack Obama s'adressant aux étudiants de l'école d'économie à Moscou.
"Les Etats-Unis souhaitent endiguer la prolifération des armes nucléaires" a annoncé M. Obama se trouvant en visite officielle à Moscou.
Selon le président américain, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord ont procédé à des essais nucléaires après la fin de la "guerre froide", le nombre de puissances nucléaires risquant d'augmenter au cours des deux prochaines décennies.
"C'est justement pour cette raison que les États-Unis d'Amérique ont la ferme intention de mettre un terme à la prolifération nucléaire, car nous voulons en arriver à un monde sans armes atomiques, tels sont nos engagements stipulés par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Bien que je sache que ce n'est pas pour demain, notre aspiration crée des bases juridiques et morales destinées à résoudre les problèmes de la prolifération", a indiqué le leader américain.
M.Obama a rappelé que son homologue Dmitri Medvedev et lui-même avaient fait des progrès dans la préparation d'un nouvel accord qui permettra de réduire considérablement le nombre de charges nucléaires se trouvant actuellement en possession des deux puissances.
Notons également qu'en marge du sommet du G8 qui se tient à L'Aquila (centre de l'Italie), le président russe Dmitri Medvedev et le premier ministre britannique Gordon Brown ont examiné la non-prolifération nucléaire et la situation en Corée du Nord et en Iran. "Les leaders ont passé en revue les relations bilatérales, notamment dans la sphère économie et énergétique, et ont abordé l'utilisation de sources alternatives d'énergie. MM. Medvedev et Brown ont évoqué la situation internationale, la non-prolifération, l'Iran et la Corée du Nord", a déclaré un une source au sein de la délégation russe.
Article : FRi 3B Conseils
Source : RIA Novosti / Le Figaro / 3B Conseils
Photo : Le Figaro
Publié par Brigitte Bornemann - directrice des publications 0 commentaires
mercredi 8 juillet 2009
La Russie va entourer l’Arctique de centrales nucléaires flottantes
Russie - 8/7/2009 - 3B Conseils - Comme si sauter d’un morceau de banquise à la dérive à un autre n’était pas déjà assez compliqué comme ça, l'Ours polaire devra bientôt éviter des centrales nucléaires russes flottantes.
C’est ce qui se prépare actuellement pour satisfaire aux insatiables besoins énergétiques de la Russie et du reste du monde. Dans ce contexte énergétique très tendu, la Russie travaille depuis le début des années 2000 sur le concept de centrale nucléaire flottante, pour une implantation à proximité des pôles de consommation déficitaires en énergie. Validé en novembre 2002, par le ministre russe de l’énergie atomique et de l’industrie, le projet est entré dans une phase active en 2007, pour devenir une réalité dès 2010 avec la construction d’une première unité.
Le Pôle Nord sera bientôt entouré d’un anneau de centrales nucléaires flottantes. Un prototype de 70 mégawatts, actuellement en construction au chantier naval SevMash de Severodvinsk, sera terminé dès l’an prochain.
Les spécialistes de l’environnement sont évidemment outrés par le projet, et plus qu’inquiets sur l’impact environnemental de telles stations sur une partie du globe déjà en danger. Et si les ours polaires pouvaient parler, nul doute qu’ils seraient outrés aussi. Certains s’inquiètent du fait que la Russie pourrait simplement abandonner des déchets radioactifs dans l’océan arctique, comme elle l’a déjà fait à plusieurs reprises par le passé: à ce jour, au moins 12 réacteurs nucléaires de sous-marins nucléaires russes déclassés ont été abandonnées, ainsi que plus de 5.000 containers de déchets solides et liquides. Bientôt l’aurore boréale durera 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 et elle sera hautement cancérigène.
Malgré une puissance réduite, la dissémination de ces réacteurs nucléaires sur la planète n’est pas sans soulever de questions. Alors que pour Moscou, 'Il s’agit d’un moyen sûr et sans risque de prolifération de répondre aux besoins énergétiques des zones les plus isolées, ou à l’énorme appétit des économies en pleine croissance', Evgueni Simonov, un ex-inspecteur de la sécurité nucléaire à l’époque soviétique, considère que 'Les réacteurs de ces centrales sont beaucoup plus dangereux que ceux de l’industrie atomique traditionnelle'. En effet, correspondant aux modèles utilisés sur certains brise-glace et sous-marins à propulsion nucléaire de l’ex URSS, de par leur conception ces 'petits' réacteurs sont considérés par plusieurs experts comme beaucoup plus difficiles à contrôler qu’un réacteur commercial classique, notamment en cas d’emballement de la réaction en chaîne. Alexandre Iablokov, le président du centre de politique écologique, note d’ailleurs que leur constructeur a lui-même remarqué qu’il fallait les modifier dans la perspective d’une utilisation non militaire, car 'ils ne sont pas assez sûrs pour être utilisés à proximité d’une zone peuplée'.
English Summary :
Oil and gas in the Arctic are seen as ripe for exploitation by the Russian energy industry. Russia is planning a fleet of floating and submersible nuclear power stations to exploit Arctic oil and gas reserves, causing widespread alarm among environmentalists.
A prototype floating nuclear power station being constructed at the SevMash shipyard in Severodvinsk is due to be completed next year. Agreement to build a further four was reached between the Russian state nuclear corporation, Rosatom, and the northern Siberian republic of Yakutiya in February.
The 70-megawatt plants, each of which would consist of two reactors on board giant steel platforms, would provide power to Gazprom, the oil firm which is also Russia's biggest company. It would allow Gazprom to power drills needed to exploit some of the remotest oil and gas fields in the world in the Barents and Kara seas. The self-propelled vessels would store their own waste and fuel and would need to be serviced only once every 12 to 14 years.
Environmentalists also fear that if additional radioactive waste is produced, it will be dumped into the sea. Russia has a long record of polluting the Arctic with radioactive waste. Countries including Britain have had to offer Russia billions of dollars to decommission more than 160 nuclear submarines, but at least 12 nuclear reactors are known to have been dumped, along with more than 5,000 containers of solid and liquid nuclear waste, on the northern coast and on the island of Novaya Zemlya.
Article : FRi 3B Conseils
Source : The Guardian / Gizmodo / univers-nature / 3B Conseils
Photo : The Guardian
Publié par Brigitte Bornemann - directrice des publications 0 commentaires
lundi 6 juillet 2009
Ottawa se bat pour rester la superpuissance de l'Arctique
Ottawa (Canada) - 7/7/2009 - 3B Conseils - Un siècle après la conquête du capitaine Bernier, la flotte canadienne se déploie dans les eaux du Grand Nord pour faire pièce aux ambitions russes, américaines et danoises. Le 1er juillet 1909, l'explorateur canadien Joseph-Elzear Bernier prit possession de l'Arctique au nom du Canada, dans l'indifférence générale. Un siècle plus tard, Ottawa multiplie les gestes pour convaincre le monde que le Grand Nord et ses immenses richesses lui appartiennent.
«Le héros des mers glacées», a titré mardi en une le quotidien montréalais Le Devoir en hommage au capitaine Bernier. Il y a un siècle, ce navigateur québécois avait mené des expéditions dans le Grand Nord vers l'île Melville. Il déposa une plaque commémorative pour attester de la «prise de possession de l'archipel arctique pour le dominion du Canada». L'aventurier est ensuite tombé dans l'oubli. Ce n'est que depuis le début des années 2000 qu'Ottawa s'intéresse à l'Arctique. Le 1er juillet, jour de la fête nationale canadienne, le ministre des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, a rendu hommage à l'explorateur. «40 % de notre territoire sont dans l'Arctique (…) Nous n'avons jamais réalisé que nous étions une superpuissance de l'Arctique», a-t-il déclaré au National Post.
La marine canadienne multipliera cet été les patrouilles dans le Grand Nord. Un convoi de sept navires, menés par le brise-glace Terry Fox, doit quitter Terre-Neuve ces jours-ci pour le pôle Nord. Dans ces eaux glacées, Ottawa doit gérer des conflits territoriaux sur trois fronts : avec la Russie, les États-Unis et le Danemark.
Jaloux des richesses pétrolières et gazières du Grand Nord, les Russes ont intensifié ces derniers temps les incursions militaires et scientifiques dans l'Arctique. Le PDG de Gazprom, Alexeï Miller, a déclaré au début juin : «Le savoir-faire de Gazprom nous permet de mener à bien des projets d'envergure dans cette région. Nous pouvons y exploiter des gisements.»
La course aux matières premières est un danger pour la région du Grand Nord. les Russes ne sont pas les seuls adversaires des Canadiens. Washington s'oppose à Ottawa pour le contrôle du pétrole dans la mer de Beaufort. Après plusieurs rodomontades, Canadiens et Danois discutent désormais à l'ONU de la frontière entre le Groenland et le Canada. Le chef de la marine canadienne, le vice-amiral Dean McFadden, a annoncé, lors de sa prise de fonction le 21 juin, que la marine se doterait d'une flotte de nouveaux brise-glace, jusqu'ici réservés à la garde côtière. Malgré la promesse gouvernementale de construire de nouveaux navires, la marine canadienne, contrairement à la marine russe, ne dispose d'aucun brise-glace nucléaire pouvant se rendre en Arctique par tout temps.
Professeur de droit international de l'University of British Columbia de Vancouver, Michael Byers dresse un constat plus sévère. Il explique : «Le contrôle du passage du Nord-Ouest ne s'est pas amélioré. La fonte accélérée des glaces permet à des douzaines de navires de traverser le passage chaque été. (…) Si le Canada n'intercepte pas ces bateaux, cela risque de créer un précédent.»
En marge des missions sécuritaires, le gouvernement de Stephen Harper s'intéresse désormais aux projets scientifiques. Le 11 juin, la loi sur la prévention de la pollution des eaux arctiques a unilatéralement étendu la limite des eaux arctiques canadiennes de 100 milles à 200 milles. La récente publication du premier atlas géologique de l'Arctique montre les prétentions canadiennes sur la zone. Parallèlement, Ottawa encourage le développement du Nunavut, le Grand Nord inuit.
Michael Byers conclut : «Le Canada doit mettre en place avec les autres pays des règles pour protéger l'environnement, empêcher le trafic de drogue et résoudre les différends sur les frontières maritimes (…). Une situation anarchique n'est dans l'intérêt de personne.»
Article : FRi 3B Conseils
Source : Le Figaro / RL - 3B Conseils
Photo : Le Figaro
Publié par Brigitte Bornemann - directrice des publications 0 commentaires
Les installations militaires françaises de production de matières fissiles en voie de démantèlement
France - 6/7/2009 - 3B Conseils - Pour la première fois depuis le lancement du programme nucléaire militaire français, en 1958, la presse a pénétré dans les usines de production de matières fissiles de Pierrelatte et de Marcoule (Gard), vendredi 3 juillet. Leurs portes se sont ouvertes sur des hangars presque vides : les installations militaires sont en voie de démantèlement.
Cette opération de communication fait partie de ces "actes concrets" par lesquels Paris entend, selon l'Elysée, "témoigner de son engagement au service du désarmement" et "marquer sa volonté de transparence". Pour Antoine Beaussant, membre de l'état-major particulier de Nicolas Sarkozy, "c'est la première fois qu'un Etat doté d'armes nucléaires consent à un tel geste".
L'initiative avait été annoncée par M. Sarkozy le 21 mars 2008 à Cherbourg, dans un discours sur la politique de défense. Dans le cadre de la dissuasion - qui reste "la garantie ultime" -, la France "a aujourd'hui un bilan exemplaire, et unique au monde, en matière de désarmement nucléaire", avait-il affirmé. Il avait mentionné notamment "la ratification, avec le Royaume-Uni, du traité d'interdiction complète des essais nucléaires" et "la fermeture des installations de production de matière fissiles à des fins explosives". Le volume des stocks a été jugé suffisant pour arrêter cette production sans compromettre l'arsenal, fixé à 300 têtes nucléaires.
La cessation d'activité des installations a été décidée en 1996. Mais le trouble provoqué par la décision prise, l'année précédente, par le président Jacques Chirac, de procéder à d'ultimes essais nucléaires, a convaincu le gouvernement d'attendre avant de jouer la transparence. Les ambassadeurs de la conférence du désarmement de l'ONU ont été les premiers visiteurs, en septembre 2008, suivis des experts internationaux et des ONG en mars.
L'usine d'enrichissement d'uranium de Pierrelatte sera démantelée en 2010. Pour celle de Marcoule, consacrée au retraitement des combustibles, l'opération finira plus tard. Le temps que la radioactivité résiduelle des réacteurs, dans lesquels se trouve du graphite irradié, diminue. Mais aussi que soit mis en service, à partir de 2025 seulement, le site de stockage national en profondeur. Du coeur des réacteurs, aux centaines de kilomètres de tuyauterie contaminée, 47 000 tonnes de déchets seront évacuées. Le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) prévoit que le programme sera achevé en 2040. Coût total : 6 milliards d'euros. La gestion de ces déchets nécessite de les recenser et d'en prévoir les tonnages à traiter en fonction de leur dangerosité.
Le tout nouvel inventaire national des déchets radioactifs vient de sortir. Établi tous les trois ans par l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra), il répertorie (à la fin 2007), 1,15 million de tonnes de ces produits répartis sur 1 121 sites en France. Les ingénieurs de l'Andra ont calculé que d'ici à 2030, ce volume aura pratiquement doublé, atteignant 2,25 millions de tonnes. Des prévisions importantes puisque la grande majorité des déchets radioactifs doit être stockée le temps qu'ils deviennent inoffensifs.
Tous ces déchets proviennent à 62 % de l'industrie électronucléaire (les centrales nucléaires principalement), à 17 % des laboratoires de recherche, à 17 % des militaires, à 3 % d'industries non nucléaires et à 1 % du secteur médical. Mais les déchets radioactifs sont très divers et demandent des traitements bien différents.
- Quelles solutions pour le stockage des déchets nucléaires en France ?
- L'enfouissement des déchets nucléaires suédois
Sur la base d'actions "mesurables", la France espère ainsi convaincre d'autres États de la suivre, avec l'Union européenne, sur la négociation d'un traité d'interdiction de la production des matières fissiles pour les armes nucléaires.
Deux échéances majeures se présentent : le renouvellement du traité sur le désarmement entre les Etats-Unis et la Russie, en décembre, et la conférence sur le Traité de non-prolifération, en mai 2010. "Ne soyons pas naïfs, la base même de la sécurité collective et du désarmement, c'est la réciprocité", a dit M. Sarkozy à Cherbourg.
Les négociations entre Russes et Américains sur l'avenir des accords Start 1
D’intenses négociations sont réalisées entre Moscou et Washington concernant la limitation bilatérale du nombre de têtes nucléaires et de lanceurs. Lors de leur première rencontre, en avril, à Londres en marge du G8, les deux présidents avaient annoncé leur intention de remplacer le traité START-1 qui prend fin le 5 décembre 2009. Mais selon Kommersant, “Russes et Américains n’arrivent toujours pas à s’entendre sur l’ampleur et les modalités de réduction des arsenaux nucléaires”. Le journal moscovite craint que, si les divergences persistent, les négociations du 6 juillet aboutiront à un accord banal sans obligation. Le problème est d’autant plus compliqué que Moscou lie le futur accord sur les armes stratégiques au plan américain de déploiement de bouclier antimissile en Europe auquel elle s’oppose vigoureusement.
- Un cadre commun pour la sûreté nucléaire européenne
- Les enjeux majeurs du Traité de non-prolifération de 2010
Article : FRi 3B Conseils
Source : Le Monde / / Observatoire des armes nucléaires françaises / Le Figaro / Courrier international / 3B Conseils
Photo : Wikipedia
Publié par Brigitte Bornemann - directrice des publications 0 commentaires